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sante-dz - Actualités - Envenimation scorpionique en Algérie

Envenimation scorpionique en Algérie

Envenimation scorpionique en Algérie

Le scorpion tueur en Algérie

Le scorpion est considéré comme le plus vieil animal au monde (500 millions d’années). Il s’agit d’un animal nocturne, actif en été, se nourrissant de proies fraîchement tuées ou vivantes, résistant aux agressions thermiques, au jeune (il peut rester 1 an sans manger), à la déshydratation (40%), à l’asphyxie, aux infections microbiennes et même aux irradiations (il a été retrouvé vivant après les essais nucléaires de Reggane en 1956).Il serait néanmoins sensible aux pesticides (?).

Son venin est constitué de deux parties :

  • une partie non toxique : hémolymphe
  • une partie toxique : atoxines , polypeptides de faible poids moléculaire(60aa) stabilisées par 4 ponts disulfures ( insectitotxines, mammotoxines ; crustotoxines)

C’est le venin le plus rapide au monde. Il s’agit d’une neurotoxine (prolongation de l’ouverture du canal à sodium), stable à pH acide, thermorésistant, miscible à l’eau et pouvant se conserver plusieurs années.

L’envenimation scorpionique est un problème de santé publique en Algérie selon l’OMS. En effet, chaque année on dénombre en moyenne :

  • 25 000 à 50 000 piqûres/an
  • 100 à 200 décès/an

Pour l’année 2004, on a dénombré 44653 piqûres ayant entraîné 81 décès. 28 wilayas, sur les 48 que compte le pays, sont concernées par ce problème.

Evolution du nombre de piqures scorpioniques et des décès

Un comité national de lutte anti-scorpionique (CNLAS) constitué d’épidémiologistes, de réanimateurs, de biochimistes, de toxicologues et de membres de l’institut Pasteur et de la protection civile, organise chaque année un séminaire au niveau de la wilaya ayant le plus fort taux de mortalité par envenimation scorpionique. Ce séminaire procède à :

  • Une présentation du bilan annuel
  • Une formation et information des professionnels de la santé
  • Une sensibilisation des autorités locales et de la population
  • Une prévention des risques sur l ’emploi des pesticides

Lutte anti-scorpionique

Lors de la lutte anti-acridienne 1988-1989, les épidémiologistes ont constaté un effet réducteur des pesticides (utilisés dans les campagnes antiacridennes) sur les populations de scorpions.

Des essais pilotes sont réalisés dans 5 régions (Biskra, Ouargla, Ain Sefra, Naâma, M’sila) avec 2 produits : le malathion 95 % et la deltamethrine à 3 % après des essais expérimentaux sur scorpions menés en laboratoire avec ces deux produits qui sont néanmoins extrêmement toxiques pour l’homme.
La lutte chimique antiscorpionique a débuté en 1991 avec ces deux produits. La période d’aspertion est Juin-juillet.

Molécules

Volume utilisé

Superficie traitée

Concentration

Malathion 95%

5 060 L

33,73 Ha

15 ml/m2

Deltamétrine 2%

600 L

4 Ha

1,5 ml/m2

Le scorpionisme est un problème de développement et d ’intersectorialité (l’homme a utilisé les gîtes d’habitation des scorpions pour construire certaines villes dans le sud du pays). Pour lutter efficacement contre l’envenimation scorpionique, il faut :

  • Développer une prise en charge sanitaire de proximité ;
  • Insister sur le ramassage utile ;
  • Développer la lutte biologique (élevage des prédateurs) ;

Quant à la lutte chimique, elle doit être réglementée (maîtrisée, contrôlée et utilisée en dernier recours dans les régions à haut risque, car les pesticides inhibiteurs de l’activité cholinestérasique sont, malheureusement, les pourvoyeurs du plus grand nombre de décès). Ainsi pour l’année 2005, au niveau de la wilaya de Ouargla ,la campagne de lutte a déjà débuté au niveau des quatre secteurs sanitaires avec une formation spécifique des personnels de santé, la répartition du vaccin et une campagne de nettoyage et d’hygiène publique.


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