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Le diabète

Le diabète

Définition

Selon la définition de l'OMS, " le diabète est un état d'hyperglycémie, c'est-à-dire de concentration excessive de glucose dans le sang, qui peut résulter de nombreux facteurs génétiques et environnementaux agissant souvent de concert ".Cette pathologie métabolique chronique se caractérise en effet par une glycémie à jeun supérieure ou égale à 1,26g/l ou 7 mmol/l, vérifiée à deux reprises ou une glycémie supérieure à 2g/l à tout moment de la journée .

Le diabète est une maladie aussi vieille que l’humanité puisqu’elle est signalée dès la plus haute antiquité. Le terme de diabète attribué à Démétrios d’Apnée dérive de « diabainen» c’est-à-dire qui passe à travers, désignant ainsi la fuite des urines qui ne sont pas retenues.

Chez une personne saine, le pancréas secrète une hormone, l'insuline, qui régule le taux de sucre dans le sang (glycémie). Le diabétique, lui, souffre d'une production inadaptée en insuline. On dénombre deux grands types de diabète. Le diabète de type II, " diabète non insulinodépendant " (DNID), représente 90 % des cas. Le diabète de type I, dit " insulinodépendant " (DID), touche 10% des patients.

Selon les projections de l’OMS pour 2025, l’Algérie figure parmi les pays à haut risque d’incidence du diabète. Dans l’étude réalisée en 1998 par R. Malek, on retrouve une prévalence de 8,8 % dans la population âgée de plus de 40 ans. Dans l’enquête menée par l’INSP en 1990, sur la prévalence des maladies en Algérie, le diabète de type II arrive au 4ème rang. Enfin dans l’enquête réalisée par la Société Algérienne d’Hypertension Artérielle en 2004, la prévalence du diabète était estimée à 11,8 %. Aujourd'hui, le diabète se rencontre à tout âge et sa fréquence augmente avec l'âge.

Le diabète de type I

Appelée diabète " maigre " ou " juvénile ", cette forme de la maladie touche particulièrement les jeunes. A l'origine de cette affection, la destruction progressive des cellules bêta du pancréas qui sécrètent l'insuline. Le traitement du patient diabétique de type I repose sur des injections quotidiennes d'insuline. Parmi les symptômes les plus retrouvés du diabète de type 1 : un amaigrissement, une soif intense, une asthénie et un besoin fréquent d'uriner.

Le diabète de type II

Encore appelé diabète " gras " ou de " maturité ", le diabète de type II apparaît généralement entre 40 et 50 ans, même si on le voit s'établir de plus en plus tôt. Son expression semble être le résultat de facteurs environnementaux, essentiellement alimentaires et comportementaux (surcharge pondérale, sédentarité).La maladie évolue de façon insidieuse et reste longtemps asymptomatique. De ce fait, de nombreux diabétiques ignorent leur état. Le diabète de type II s'établit généralement chez l'adulte d'âge mûr. Cependant, la maladie est en constante progression chez l'enfant.

Situation mondiale

Selon l’OMS, en 1995, on recensait 135 millions de diabétiques dont 84 millions dans les pays en voie de développement et 51 millions dans les pays développés. Ce chiffre est passé à près de 143 millions de diabétiques en 1998, et à 194 millions de personnes en 2003. Deux tiers d’entre elles vivent dans les pays en voie de développement. Le même rapport stipule que d’ici à 2025, 333 millions de personnes seront atteintes de la maladie dont 228 millions pour les pays en voie de développement. Cette augmentation concerne essentiellement le diabète de type II. Les raisons de cette explosion des cas de diabète de type II s'explique par l’adoption d’un mode de vie occidental caractérisé par une alimentation déséquilibrée et très riche en calories, l’obésité et la sédentarité responsable d’une insulino-résistance à l’origine du syndrome métabolique, mais aussi par des raisons démographiques : allongement de l'espérance de vie, meilleur dépistage de la maladie. On estime par ailleurs que 314 millions de personnes à travers le monde, soit 8,2 % de la population mondiale, souffrent de tolérance abaissée au glucose, un état souvent précurseur du diabète.

Les facteurs de risques favorisants l’apparition d’un diabète de type II sont :

·    Un âge supérieur à 45 ans

·    La présence d’un diabète de type II dans la famille,

·    Une obésité (BMI> 30) surtout de type androïde,

·    Une intolérance au glucose

·    Une HTA

·    Une dyslipémie (HDL < 0 ?35 g/l ; TGL > 2,5 g/l),

·    Des antécédents de macrosomie et/ou de diabète gestationnel.
Symptômes et diagnostic du diabète de type II
Contrairement au diabète de type I, le diabète de type II se diagnostique souvent 7 à 10 ans après son apparition et près de 10 % des patients présentent déjà des complications cliniques et biologiques.

Les signes de la maladie

L'hyperglycémie n'est souvent pas ressentie par le patient. Mais en cas de diabète déséquilibré, des symptômes peuvent apparaître : soif importante, envie d'uriner fréquente, fatigue (asthénie), amaigrissement voire des complications tels que troubles visuels, douleurs ou crampes des jambes, impuissance, pathologie cardiaque ou vasculaire, coma. L'examen médical complet recherche l'origine du diabète et recherchera l’existence de complications.

Le diagnostic se fera par une simple prise de sang avec dosage principalement de l'HbA1c et de la glycémie. Une fois le diagnostic établi, le diabétique doit régulièrement subir des examens biologiques : bilan lipidique (cholestérol, triglycérides), recherche d'albumine ou de protéines dans les urines (micro albuminurie, protéinurie), fonction rénale par dosage de la créatinémie, mais aussi des examens para cliniques : fond d’œil, ECG, doppler des artères des jambes et du cou.

Evolution et complications

Maladie silencieuse et chronique, lorsque le diagnostic s'établit, le diabète perdure depuis plusieurs années d’où l’apparition de complications chroniques ou aiguës telles que des comas. Le diabète expose au développement d'un vieillissement artériel prématuré (athérosclérose). L'atteinte artérielle du diabète concerne deux types de vaisseaux : les gros vaisseaux comme les artères coronaires qui irriguent le cœur (macroangiopathie) ; les micro vaisseaux dans le rein, la rétine et certains nerfs (microangiopathie). Les organes touchés sont ainsi :

Le système cardiovasculaire

Le risque de maladies cardiaques est de 3 à 6 fois plus élevé chez les diabétiques que dans l'ensemble de la population. L'atteinte des artères coronaires est corrélée à l'ancienneté du diabète mais surtout à l'équilibre du diabète; un diabétique mal équilibré présente un risque beaucoup plus important de développer à terme une maladie coronaire qu'un diabétique parfaitement équilibré. Cette atteinte coronaire s'exprime sous la forme d'angine de poitrine d'effort (angor) et parfois d'infarctus du myocarde.

Tous les diabétiques devraient bénéficier, au moins une fois par mois d’un examen cardio-vasculaire complet comprenant : la mesure de la TA, une palpation des vaisseaux des membres inférieurs et du cou et un ECG de repos.

L’HTA est une comorbidité très fréquente du diabète (20 à 60 % des diabétiques souffrent d’HTA) .Chez le diabétique, on parle d’HTA à partir d’une TA à 130/80 mm Hg et en présence d’une protéinurie le chiffres sont vus à la baisse puisqu’on parle d’HTA dès que la limite est supérieure à 120/80.Un traitement anti-hypertenseur doit donc être institué en vue de ramener les chiffres tensionnels à mois de 130/80.

La rétinopathie diabétique (RD)

Elle reste une cause importante de cécité et de malvoyance. Elle est probablement la 1ère cause de cécité chez les sujets jeunes. Globalement, on estime qu’après 15 années de diabète, 2% des diabétiques sont aveugles et 10 % souffrent de malvoyance. Cette atteinte de la rétine nécessite un examen ophtalmologique annuel : mesure de l’acuité visuel, examen du segment antérieur à la recherche d’une rubéose irienne, examen du fond d'œil et ceci même en l'absence de troubles visuels. Certaines circonstances nécessitent une surveillance renforcée : puberté, grossesse, chirurgie de la cataracte ….

Le traitement de la RD comporte le contrôle de l’équilibre glycémique et tensionnel ainsi que la photocoagulation panrétinienne au laser à argon.

La neuropathie diabétique

La neuropathie diabétique se définit par la présence de symptômes et/ou de signes d’altération nerveuse secondaire au diabète après exclusion des autres causes de neuropathies. L’incidence de cette neuropathie varie de 15 à 100% selon les études. Le déséquilibre glycémique est un puissant facteur de risque.

La neuropathie périphérique se manifeste par des troubles sensitifs, moteurs, des troubles réflexes, des troubles trophiques et des nerfs crâniens. La neuropathie touche surtout les membres inférieurs et entraîne des douleurs, des crampes, une diminution de la sensibilité, ainsi que des plaies (mal perforant plantaire). Les pieds des diabétiques sont particulièrement à surveiller, certaines plaies pouvant entraîner des complications redoutables comme l'amputation. 
La neuropathie peut aussi affecter le système nerveux autonome. Elle touche le système cardio-vasculaire, le tractus digestif, urogénital, le système sudoral et la motricité pupillaire. On constate ainsi la survenue fréquente de troubles de l'érection : 1 patient diabétique sur 2 souffrirait de troubles de l’érection et 1/3 des femmes présentent des troubles de la libido.

La néphropathie diabétique (ND)

C’est l’anomalie rénale qui apparaît chez tous les diabétiques et qui peut conduire à l’insuffisance rénale et à la mort. La néphropathie diabétique est la principale cause d'insuffisance rénale dans les pays développés. Elle représentera, en Algérie dans les 5 à 10 ans à venir, la première cause d’insuffisance rénale nécessitant la dialyse. La prévalence de la ND chez l’insuffisant rénale chronique non dialysé est de 25 % et de 12 % des patients dialysés sont des diabétiques.

Les manifestations cliniques précoces qu’il faudrait rechercher sont l’HTA et la protéinurie associées parfois à des oedèmes. Le dépistage fera appel à la recherche d’une micro-albuminurie, dosage qui devra être effectué tous les 6 mois. La prévention de cette ND consistera en un équilibre du diabète, un contrôle de la TA et des mesures d’hygiène tel que l’arrêt du tabac, la pratique d’un exercice physique quotidien et un régime alimentaire adapté.

Les complications en chiffres

Chez le diabétique, le risque de maladies cardiovasculaires est 3 à 6 fois plus élevé. C'est la première cause de mortalité de cette population. Le diabète est également la première cause de cécité et est la cause de la moitié des amputations de jambe. De même 25 % des hémodialysés ont pour cause le diabète.

Prise en charge

Le diabète de type II nécessite une prise en charge précoce et adaptée afin de prévenir l'apparition ou l'évolution de ces complications.

Mesures hygiéno-diététiques

L'alimentation
La perte de poids est indispensable ce qui nécessitera un régime alimentaire spécifique selon le surpoids, l'activité physique et l'âge du patient. L'alimentation du diabétique doit être équilibrée et comporter des glucides, des lipides, des protéines. Les sucres rapides seront supprimés (boissons sucrées, confitures, confiseries, glaces.). Les glucides doivent surtout provenir d'aliments amylacés comme le riz, les pâtes, le pain, les légumes secs. Les graisses seront limitées aux graisses d'origine végétale. Un régime hypocalorique permet de réduire plus facilement le surpoids.
L'activité physique

Une activité physique régulière permet d'abaisser la glycémie et favorise la perte de poids.

Si après quelques mois ces mesures hygiéno-diététiques s'avèrent insuffisantes, l'instauration d'un traitement médicamenteux, parallèlement à l'exercice physique, devient alors nécessaire.

Traitements médicamenteux 
Antidiabétiques oraux
Les médicaments oraux ont pour effet de stimuler la production d'insuline ou encore de diminuer l'insulino-résistance des cellules. Selon l'état de la personne, le médecin décidera du traitement requis.

      Insuline

Si le régime alimentaire ou le traitement oral ne suffisent plus à maintenir l'équilibre du diabète ou si le malade développe une insulino-nécessitance, l'injection d'insuline s'avère alors nécessaire.


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