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Une découverte scientifique pour combattre la calvitie

Une découverte scientifique pour combattre la calvitie

En menant des expériences chez des souris, des chercheurs américains ont découvert que certaines cellules immunitaires jouaient un rôle crucial dans la repousse des cheveux. Une découverte qui pourrait conduire à une nouvelle piste de traitement. 

En matière de cheveux, nous ne sommes pas tous égaux. Certaines personnes afficheront des cheveux blancs très tôt quand d'autres garderont leur couleur pendant des décennies. De même, si certains hommes conserveront leur toison jusqu'à un âge avancé, d'autres seront contraints assez tôt de dire adieu à leurs cheveux sur une bonne partie du crâne. D'après les estimations, près de 10 millions d'hommes sont touchés par la calvitie en France et près d'un homme sur deux à partir de 50 ans. Malgré cette incidence relativement élevée, la perte de cheveux n'est pas toujours facile à assumer pour ces messieurs. D'autant plus qu'elle est le plus souvent irréversible. 

A l'heure actuelle, les chercheurs ont identifié plusieurs facteurs à l'origine des différentes formes d'alopécie (perte des cheveux) et de calvitie. Mais il semblerait qu'on soit encore loin de tout savoir sur le phénomène. C'est ce que suggèrent les travaux de chercheurs qui viennent de découvrir le rôle jusqu'ici inconnu de certaines cellules immunitaires dans la perte de cheveux. Des follicules pileux devenant inefficaces Pour comprendre, il faut revenir sur la fabrication des cheveux. Ils sont produits par les follicules pileux, de petites cavités qui abritent les racines de chaque poil le temps de leur cycle complet. Or, "nos follicules pileux se recyclent constamment : quand un cheveu tombe, une portion du follicule pileux doit repousser", explique Michael Rosenblum, professeur adjoint de l'Université de Californie à San Francisco. La calvitie survient lorsque les follicules pileux deviennent incapables de remplacer les cheveux perdus. Peu à peu, le crâne se dégarnit jusqu'à devenir chauve.

On savait déjà que le phénomène survient souvent sous l'influence de certaines hormones mâles et est provoqué par un dysfonctionnement des cellules souches du follicule pileux. Mais ces cellules ne sont pas les seuls impliquées, ont constaté les chercheurs américains. "Il s'avère que les Tregs [les lymphocytes T régulateurs] sont aussi essentiels. Si vous désactivez ce type de cellule immunitaire, les cheveux ne poussent simplement pas", affirme Michael Rosenblum, auteur de la nouvelle étude publiée en ligne par Cell. Une découverte inattendue chez la souris  La fonction des lymphocytes T régulateurs est d'informer le reste du système immunitaire de ce qui est étranger ou non et de contrôler le processus l'inflammation. Lorsqu'ils ne fonctionnent pas correctement, ils peuvent ainsi déclencher des allergies contre des substances inoffensives ou des maladies auto-immunes.  Comme d'autres cellules immunitaires, les Tregs sont présents dans les tissus lymphatiques mais aussi dans d'autres comme la peau.

Au cours d'une expérience, Rosenblum et son équipe ont voulu étudier le rôle des lymphocytes dans la santé de la peau. Pour cela, ils ont développé une technique afin de désactiver temporairement les Tregs et l'ont appliquée à des souris dont des portions de poils avaient été rasées afin de mieux voir les résultats sur la peau. A leur grande surprise, ils ont découvert que les Tregs semblaient avoir un impact sur la repousse des poils rasés. "Nous avons rapidement noté que les portions de poils rasées ne repoussaient jamais et nous avons pensé 'Mmm, c'est intéressant'", a raconté Rosenblum.

De plus amples expériences ont ensuite confirmé cette corrélation. Des cellules souches étroitement liées aux lymphocytes Les résultats ont montré que les Tregs sont étroitement liés aux cellules souches au sein des follicules pileux. Quand les follicules entament leur cycle de régénération habituel, le nombre de Tregs triple et ces derniers déclenchent l'activation des cellules souches. "C'est comme si les cellules souches de la peau et les Tregs avaient co-évolué, pour que les Tregs non seulement protègent les cellules contre l'inflammation mais prennent part aussi au processus régénératif". "Les cellules souches dépendant complètement des Tregs pour savoir quand il est temps de commencer à se régénérer", a résumé Rosenblum. En s'intéressant aux gènes associés à l'alopécie, il a constaté que plusieurs d'entre eux étaient aussi liés aux Tregs.

D'après l'équipe, cette découverte pourrait avoir des implications pour mieux comprendre l'alopecia areata, une forme auto-immune d'alopécie mais aussi la calvitie en général. Plus intéressant, elle pourrait également offrir une nouvelle piste de traitement pour faire repousser les cheveux. "Nous pensons aux cellules immunitaires comme à des cellules qui arrivent dans un tissu pour combattre une infection tandis que les cellules souches sont là pour régénérer le tissu lorsqu'il est endommagé", a souligné le dermatologue.  "Mais ce que nous avons trouvé [avec ces recherches] c'est que les cellules souches et les cellules immunitaires doivent travailler ensemble pour rendre la processus de régénération possible", a-t-il conclu.

 


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