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Hyperaldostéronisme
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Hyperaldostéronisme

L’hyperaldostéronisme est un ensemble de troubles (fatigue, faiblesse musculaire, hypertension artérielle, tétanie...) dus à l’hypersécrétion d’aldostérone, une des hormones sécrétée par le cortex de la glande surrénale. Dans le cas d’un hyperaldostéronisme primaire, la surproduction est due à une tumeur ou une hyperplasie des glandes surrénales.

Composante à part entière du système rénine-angiotensine, l’aldostérone est une hormone produite par les glandes surrénales. Sa sécrétion est principalement stimulée par l’action de l’angiotensine II, ou par une élévation de la kaliémie (des événements liés à une diminution de la volémie de quelque étiologie que ce soit). Son rôle est de permettre la réabsorption de sodium au niveau du tubule rénal distal et de sécréter le potassium dans l’urine afin de maintenir la volémie et la tension artérielle dans les limites physiologiques. En cas de sécrétion inappropriée d’aldostérone on parle alors d’hyperaldostéronisme primaire ou syndrome de Conn. Celui-ci est caractérisé par une hypertension associée ou non avec une hypokaliémie. Dans 70% des cas l’hyperaldostéronisme primaire est causé par une hyperplasie surrénalienne bilatérale ou parfois unilatérale, et le reste 30% par un adénome. Un hyperaldostéronisme primaire concerne près de 10% des patients hypertendus, et dans 20% des hypertensions résistantes aux traitements, un hyperaldostéronisme primaire en est responsable. Le diagnostic de l’hyperaldostéronisme primaire passe par le dosage de l’aldostérone plasmatique et de l’activité de la rénine plasmatique et le calcul du rapport aldostérone/rénine. En présence d’un taux d’aldostérone élevé et d’un rapport élevé aldostérone/rénine, il faut suspecter un hyperaldostéronisme primaire. Ce diagnostic peut aussi être complété par la mesure de l’aldostéronurie de 24h.

Comment se manifeste l’hyperaldostéronisme primaire ?

Le plus souvent, les patients présentent une tension artérielle élevée (hypertension) qui peut être sévère ou résistante au traitement habituel et un taux de potassium dans le sang inférieur aux normes. A long terme, le risque de maladie cardiovasculaire (problème cardiaque ou cérébral) et rénale est augmenté.

Comment découvre-t-on l’hyperaldostéronisme primaire ?

L’excès d’aldostérone est le plus souvent découvert au cours d’un bilan pour une hypertension sévère ou difficile à contrôler. Il peut aussi être recherché suite à la découverte fortuite d’une masse sur une des glandes surrénales, lors d’un scanner effectué pour un autre motif. Le diagnostic repose sur le dosage sanguin de deux hormones, la rénine et l’aldostérone. Le bilan est complété par un scanner de l’abdomen. Cet examen peut mettre en évidence une augmentation de la taille des deux glandes surrénales ou la présence d’une masse sur une des deux glandes. Dans le premier cas, on suspecte que l’excès d’aldostérone provient des deux glandes surrénales, alors que dans le deuxième cas, on suspecte qu’il provient de la glande présentant la masse (adénome de Conn). La confirmation de l’origine de l’excès d’aldostérone passe le plus souvent par un examen complémentaire, le cathétérisme surrénalien.

Causes

Un hyperaldostéronisme primaire est dû à la production excessive et autonome d'aldostérone par le cortex surrénalien. Cette surproduction peut être causée par :

  • Une hyperplasie des glandes surrénales (deux petites glandes endocrines situées en-dessus et en dedans des reins) : développement excessif des tissus par multiplication des cellules avec conservation d’une architecture et d’une capacité fonctionnelle normale.
  • Le syndrome de Conn, un adénome (tumeur bénigne pouvant siéger dans toutes les structures où il existe des glandes à sécrétion) dans une glande surrénale
  • Un cancer

Un hyperaldostéronisme secondaire est causé par la diminution du débit sanguin rénal, qui stimule le système qui module la sécrétion d’aldostérone, ce qui augmente la sécrétion de l’hormone. Les causes de réduction du flux sanguin rénal sont notamment :

  • Des maladies obstructives de l'artère rénale comme l’athérome (lésion des parois des artères caractérisée par des dépôts qui épaississent les parois) ou la sténose (étroitesse congénitale ou acquise de l’artère)
  • Vasoconstriction rénale (diminution du calibre des artères et des veines qui alimentent les reins par contraction de leurs fibres musculaires)
  • Troubles comme l’insuffisance cardiaque, la cirrhose avec ascite (épanchement liquidien dans la cavité péritonéale) ou le syndrome néphrotique (affection qui est habituellement l’expression d’une affection inflammatoire ou dégénérative des glomérules du rein)

Les symptômes de l'hyperaldostéronisme

Des taux élevés d’aldostérone peuvent faire diminuer les taux de potassium. Dans le cas d’un hyperaldostéronisme primaire comme secondaire, cette diminution se traduit par :

Asthénie

Un manque de forces et une fatigue peuvent se manifester épisodiquement.

Paresthésies

Les paresthésies sont des sensations anormales telles que les picotements, les fourmillements ou les sensations thermiques. Dans certains cas, l’hyperaldostéronisme primaire peut provoquer des crises de paralysie transitoires.

Tétanie

L’hyperaldostéronisme peut entrainer des accès de tétanie, une suite de contractions musculaires suite à une hyperexcitabilité neuromusculaire.

Syndrome néphrotique

Une néphropathie à l’origine de l’hyperaldostéronisme peut se manifester par des urines très abondantes (polyurie) et une soif exagérée (polydipsie)

On peut également observer :

  • Une hypertension artérielle, augmentation de la tension des parois des artères soumises à une pression sanguine supérieure à la normale.
  • Une élimination élevée de l’aldostérone dans les urines

A noter que la consommation en grandes quantités de vraie réglisse peut provoquer tous les symptômes de l’hyperaldostéronisme.

Prévention de l'hyperaldostéronisme

Des mesures hygiénodiététiques sont recommandées pour les patients présentant une hypertension artérielle:

  • Activité physique
  • Perte de poids en cas de surpoids ou d'obésité
  • Une alimentation saine et riche en fruits, légumes, grains entiers et produits laitiers pauvres en graisses
  • Réduction de la consommation de sel
  • Apport accru en potassium alimentaire
  • Modération de la consommation d'alcool
  • Arrêt du tabac


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