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Carcinogenèse colorectale

Carcinogenèse colorectale

Les progrès dans la compréhension des mécanismes géniques impliqués dans la carcinogenèse colorectale ( instabilité chromosomique ,instabilité des microsatellites , mécanismes épigénétiques ) ont permis une avancée vers l’individualisation de sous-groupe de tumeurs colorectales plus homogène quant à leur progression , leur pronostic et la réponse au traitement .

Les équipes chirurgicales françaises de Henri Mondor, Pitié Salpetrière, et Ambroise Paré ont publié sur le journal de chirurgie une très intéressante mise au point sur le sujet. Elles rappellent ainsi les différents gènes impliqués dans la carcinogenèse colique (oncogène Kras et  β-caténine ; gènes suppresseurs APC, p53, DCC, SMAD4/DPC4, PMS 1, 2 et 6 etc.) .Les mécanismes de la progression tumorale se traduit par

  •  Une instabilité chromosomique (gains et délétions) intéressant les chromosomes 1, 5 ,8 ,17 ,18 et 22.
  •  Une instabilité des microsatellites, sans instabilité chromosomique, due à l’inactivation d’un des gènes impliqués dans le système de réparation des mésappariements.   
  •  Des phénomènes épigénétiques dont l’hyperméthylation des îlots CpG .

Les tumeurs avec instabilité chromosomique (tumeurs CIN) représentent 70 à 80 % des tumeurs colorectales sporadiques. Elles siègent préférentiellement au niveau du colon gauche et du rectum, sont plus fréquentes chez l’homme que chez la femme et surviennent tardivement. Du point de vue histologique, elles sont volontiers infiltrantes et sont issues de la transformation d’un polype adénomateux. La perte du bras du chromosome 18q pourrait outre sa valeur pronostique, avoir une valeur prédictive de l’absence d’efficacité de la chimiothérapie adjuvante.

Les tumeurs avec instabilité microsatellitaires ( tumeurs MSI ,  par détermination du phénotype MSI par techniques de biologie moléculaire permettant  de distinguer les tumeurs sans instabilité MSS , les tumeurs MSI–Low et les tumeurs MSI–High ). Le phénotype  MSI-H caractérise les tumeurs du syndrome HNPCC et 10 à 15 % des tumeurs colorectales sporadiques. Sur le plan histologique, les tumeurs MSI-H sont  peu différenciées, colloïdes muqueuses. Ces tumeurs MSI-H dériveraient non pas d’un polype adénomateux classique mais d’un sous-groupe de polypes hyperplasiques appelés adénomes festonnés sessiles localisés dans le colon proximal et apparaissant plus souvent chez la femme. Sur le plan thérapeutique, la chimiothérapie semblerait moins efficace chez les patients MSH-H que chez les patients MSS.

Les tumeurs avec phénotype méthylateur (CIMP+) qui regrouperaient 20 à 30 % des tumeurs colorectales sporadiques sont composées de 60 à 80 % de tumeurs MSH-H et de tumeurs MSS. Les patients avec une tumeur CIMP+  stade  III, opérés auraient une survie à 5 ans inférieure à ceux ayant une tumeur CIMP- .

L’individualisation moléculaire des tumeurs colorectales a donc une répercussion clinique importante. Fera-t-elle un jour partie des investigations complémentaires, dans la prise en charge d’un cancer colorectal dans notre pays ? 

Référence : M. Karoui , C. Tressalet , A. Brouquet , H. Radvanyi , C. Penna . Carcinogenèse colorectale . J. Chir. 2007, 144, N°2, 97-104.


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