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Alexithymie

Alexithymie

Peur, colère, tristesse, dégoût, surprise et joie. Ces émotions de base et universelles sont les premières que l’être humain ressent. Pourtant, si tout monde est normalement en mesure de les reconnaître et de les différencier, environ 10% de la population serait incapable de prendre conscience de ses émotions et de les exprimer. Mais, il ne faut cependant pas croire qu’une personne alexithymique ne ressente rien. Elle éprouve ses émotions physiquement, sans pour autant pouvoir les identifier et les verbaliser.

Définition de l'alexithymie

L'alexithymie est un trouble de la régulation émotionnelle, largement observée dans les maladies psychosomatiques. Elle se concrétise par de grandes difficultés à identifier et à décrire ses sentiments et ceux des autres.

L'alexithymie peut être résumée à quatre manifestations principales :

  • L'incapacité à exprimer verbalement les émotions ou les sentiments ;
  • La limitation de la vie imaginaire ;
  • La tendance à recourir à l’action pour éviter et résoudre les conflits ;
  • La description détaillée des faits, des événements, des symptômes physiques.

Les deux types d’alexithymie

Il existe deux types d’alexithymie :

  • L’alexithymie primaire, qui n’est pas liée à un événement particulier, mais serait engendrée par des causes plus stables dans le temps.
  • L’alexithymie secondaire, qui agit comme un mécanisme de défense vis-à-vis d’un traumatisme. "En mettant les émotions à distance, le sujet évite de trop souffrir", . Des travaux ont ainsi mis en évidence que les personnes alexithymiques rapportaient davantage de cas d’abus, négligences et traumas durant l’enfance. 

Comment savoir si on est alexithymique ? 

Du mal à identifier les émotions

Comme expliqué en introduction, les personnes souffrant d’alexithymie ont du mal à identifier et nommer leurs émotions. "Mais lorsqu’elles consultent, elles ne viennent pas nécessairement pour ça. Elles sont plutôt focalisées sur d’autres symptômes, et ne font pas de liens avec des événements de leur vie".

Pas d'imaginaire

Les alexithymiques éprouvent aussi des difficultés à accéder à leur vie imaginaire. Par exemple, ils se souviennent peu de leurs rêves. C’est pourquoi, dans l’approche psychanalytique, il est difficile d’accéder à leur inconscient.

Difficultés à reconnaître des symptômes physiques

Peu disposés à l’introspection, ils peinent également à identifier les signaux corporels internes. "En fait, ils vont rapporter des symptômes, mais il sera difficile pour eux de comprendre ce qui se passe précisément dans leur corps".

Trouble de l'empathie

L’alexithymie peut aussi provoquer des troubles de l’empathie, avec une difficulté à identifier les émotions des autres, à se mettre à la place de l’autre.  " certains alexithymiques vont ressentir très fort les émotions des autres, mais sans comprendre ce qui arrive. Ils vont donc se figer en quelque sorte face à ce trop-plein. D’autres en revanche ne ressentent pas toutes ces choses".

Causes de l'alexithymie

Dans le passé, l'alexithymie était classée et limitée aux troubles psychosomatiques –des troubles impliquant des symptômes physiques du corps mais créés et exacerbés par l'esprit. Par exemple, une personne qui est très en colère, mais qui n'exprime pas sa colère, peut avoir mal au ventre. L'alexithymie est pourtant impliquée dans une grande variété de problèmes psychologiques, comme la dépression et la schizophrénie. Les déficits émotionnels dans les troubles du spectre autistique peuvent en grande partie lui être attribuables.

Mais l'alexithymie est aussi associée à des modifications dans l'activité du système nerveux sympathique –une des trois composantes du système nerveux autonome qui gère l'activité des organes viscéraux et les fonctions automatiques de l'organisme tels la respiration et le battement du cœur–, du système immunitaire et de l'activité cérébrale. Certains chercheurs établissent un lien entre l'alexithymie et l'attachement parental précaire ou les expériences négatives de l'enfance. D'autres recherches sur l'alexithymie en dermatologie montrent qu’elle semble être associée à la pelade –ou alopécie areata, maladie auto-immune engendrant la perte des poils–, au psoriasis, aux dermatites atopiques –un type d’eczéma–, au vitiligo ou à l'urticaire chronique.

 


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