Cancer du sein: Dépistage, prévention
Les cancers du sein sont les cancers les plus fréquents chez les femmes et constituent la principale cause de mortalité. Il existe aujourd'hui de réelles chances de guérison grâce aux progrès de la médecine. Mais guérir d'un cancer dépend de plusieurs facteurs dont l'âge de la personne, la taille et le type de la tumeur, le stade de la maladie. De manière générale, plus les cancers du sein sont détectés tôt et plus les chances de guérison sont importantes. Par ailleurs, les cancers détectés à un stade précoce nécessitent, en général, des traitements moins lourds et moins agressifs, avec moins de séquelles.
Le développement d'un cancer du sein
Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent en Algérie son incidence ne cesse d’augmenter. L'Age moyen de survenu est de 48 ans en Algérie. Le dépistage organisé du cancer du sein a un intérêt majeur et repose sur une mammographie tous les deux ans. On distingue différents types de cancers du sein, selon le type de cellules à partir desquelles ils se forment. Les cancers du sein les plus fréquents sont des adénocarcinomes . Il existe également d’autres formes, beaucoup plus rares, comme des lymphomes et des sarcomes.
Parallèlement au site où ils se développent, on distingue également les cancers selon leur stade d’évolution :
** lorsque les cellules cancéreuses restent contenues à l’intérieur du lobule ou du canal, on parle de cancer in situ.
** Lorsque ces cellules ont envahi les tissus avoisinant, le cancer du sein est dit invasif ou infiltrant.
Au moment du diagnostic, les médecins étudient précisément le stade de développement du cancer afin de proposer les traitements les mieux adaptés.
Les risques familiaux : Ils sont de deux ordres :
- Simple susceptibilité familiale :On retrouve plusieurs cas dans la famille sans transmission certaine du cancer. Dans ces familles, les risques sont multipliés par 2 à 3.
- Prédisposition génétique forte :Dans environ 5 à 8 % des cas, un gène anormal, dit « muté est susceptible d’être transmis d’une génération à une autre.
Parmi celles qui sont porteuses du gène, 7 à 8 sur 10 pourront développer un cancer du sein. D’où l’intérêt de bénéficier d’une consultation d'oncogénétique afin de déterminer ce risque par des tests génétiques spécialisés.
Le dépistage, pour quelles femmes ?
Le programme de dépistage organisé du cancer du sein s’adresse aux femmes entre 50 et 74 ans, sans symptôme ni facteur de risque particulier. C’est en effet dans cette tranche d’âge que les femmes ont le plus de risques de développer un cancer du sein et que le dépistage est le plus efficace. Si vous présentez un facteur de risque particulier (antécédents de cancer ou plusieurs cas de cancers du sein dans votre famille), et ce quel que soit votre âge, adressez-vous à votre médecin traitant ou à votre gynécologue qui vous proposera une modalité de surveillance plus spécifique.
Quels sont les symptômes du cancer du sein?
Il est tout à fait normal que l’aspect de vos seins change au fil des années. Cependant, restez attentive à des modifications qui seraient inhabituelles et consultez un professionnel de santé dès que vous constatez :
- l’apparition d’une boule, d’une grosseur dans le sein ou sous un bras (aisselle) ;
- une modification de la peau : rétraction, rougeur, œdème ou aspect de peau d’orange ;
- une modification du mamelon ou de l’aréole (zone qui entoure le mamelon) : rétraction, changement de coloration, suintement ou écoulement ;
- des changements de forme de vos seins.
Il vous est recommandé de faire examiner vos seins (observation et palpation) une fois par an à partir de 25 ans par votre médecin généraliste, votre gynécologue ou votre sage-femme. Cet examen rapide et indolore permet de détecter une éventuelle anomalie.
Le dépistage organisé du cancer du sein
Le programme de dépistage organisé vise à détecter des anomalies, à un stade précoce, avant l'apparition de symptômes du cancer du sein. Ce dépistage consiste à réaliser une mammographie complétée par une échographie si nécessaire et un examen clinique des seins. Le cancer du sein reste le 1er cancer chez la femme et 1 femme sur 8 sera atteinte par ce cancer au cours de sa vie. Détecté à un stade précoce, le cancer du sein peut être guéri dans plus de 90 % des cas. Le moyen de détection est la mammographie qui permet de dépister, avant tout symptôme, 90 % des cancers du sein déjà présents.
Recommandations pour la mammographie de dépistage
Avant 50 ans, la mammographie de dépistage n’est pas recommandée pour les femmes ne présentant pas de facteurs de risque importants. Pour les femmes de moins de 50 ans, la mammographie peut toutefois être recommandée dans certaines conditions. Voir risques familiaux pour plus d’explications. Pour les femmes à risque, en raison de leur histoire familiale ou personnelle (ex. : antécédents de lésion à risque, le médecin peut leur recommander de commencer à passer des mammographies avant 50 ans et de les passer chaque année. Pour les femmes à risque élevé (ex. : porteuse de mutation BRCA) d’autres examens de dépistage (comme l’IRM mammaire) peuvent aussi être utilisés annuellement dès 25 ou 30 ans. La mammographie annuelle peut être aussi recommandée avant l’âge de 40 ans, mais jamais avant l’âge de 30 ans.
Prévention
Vous pouvez porter attention aux risques modifiables en :
- maintenant un poids santé, principalement après la ménopause;
- faisant de l’exercice le plus régulièrement possible (3 à 6 hres/semaine);
- discutant avec votre médecin de la pertinence de l’utilisation des hormones et contraceptifs pour vous;
- évitant le tabac.
Le diagnostic
Lorsqu’une une anomalie est découverte par la patiente elle-même ou au cours d’un examen de dépistage, différents examens sont nécessaires pour confirmer ou infirmer un diagnostic de cancer du sein.
Les symptômes du cancer du sein
Examen clinique
La palpation du sein doit faire partie de l'examen gynécologique annuel que doit faire pratiquer toute femme dès le début de l'activité sexuelle. En raison de sa situation anatomique, le sein est facile à palper.
Dans la plupart des cas, le cancer se manifeste cliniquement par un nodule que l’on peut découvrir à partir de 1 cm de diamètre environ, nodule plus ou moins profond, dur, habituellement non douloureux. Mais toute anomalie récente doit également attirer l’attention.
La mammographie
La mammographie est l’examen radiologique de base qui permet d’analyser la structure mammaire.Elle est indiquée devant toute anomalie clinique.
L’échographie mammaire
L’échographie est complémentaire, mais ne peut jamais remplacer la mammographie. Elle peut aider à localiser l’anomalie pour faciliter un prélèvement, ou à reconnaître un kyste liquidien.
Lacytoponction
Lorsqu'il s'agit d'un kyste, une ponction à l’aiguille fine peut permettre d’en vider le contenu et assurer ainsi sa régression.Il s'agit d'un geste simple, non douloureux, ne nécessitant pas d'anesthésie locale.Si le nodule perçu est solide, l’aiguille peut ramener des cellules qui seront examinées au microscope. Il s'agit d'un cytodiagnostic
Micro biopsie
La biopsie est le seul examen qui permet de confirmer un diagnostic de cancer. Elle est réalisée sous anesthésie locale. Lors de l’examen, le médecin utilise une aiguille fine avec laquelle il pique la peau au niveau du sein atteint. En se guidant grâce à une sonde d’échographie ou sous scanner, il prélève un échantillon du tissu . Cet échantillon est ensuite analysé par microscopie afin que soit confirmée ou non la nature cancéreuse de la lésion et son degré d’extension local (in situ ou infiltrant). On recherchera la présence de récepteurs hormonaux des œstrogènes ou ceux de la progestérone. Leur présence prouve que le cancer esthormonodépendant et que sa croissance est favorisée par ces hormones.Le traitement consistera donc notamment à bloquer l’action de ces dernières. Le récepteur HER2. Cet autre type de récepteur peut être présent à la surface des cellules de tumeur mammaire et peut favoriser la croissance de la tumeur sous l’action du HER2, un facteur de croissance tumorale spécifique.
Bilan d’extension
Un certain nombre d’examens doivent être conduits pour savoir si la maladie s’est étendue à d’autres parties de l’organisme,Tous ces examens constituent le « bilan d’extension». Il comporte selon les cas des analyses de sang, une radiographie thoracique, une échographie abdominale et éventuellement pelvienne, une scintigraphie osseuse et/ou un bilan biologique, avec notamment un dosage des marqueurs tumoraux.
Grâce aux résultats de l’ensemble de ces examens, le médecin peut évaluer le stade de la maladie, selon la (classification T.N.M –T : tumeur : Ganglions, M : Métastase) et ainsi élaborer une stratégie thérapeutique.Chacun de ces stades nécessite la mise en place d’un protocole de traitement spécifique.