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A propos de l’intérêt du PSA (prostate specific antigene) sur l’évolution de l’incidence et de la mortalité par cancer de la prostate

A propos de l’intérêt du PSA (prostate specific antigene) sur l’évolution de l’incidence et de la mortalité par cancer de la prostate

 

Malgré un usage de plus en plus répandu, des incertitudes demeurent quant à la valeur du PSA (prostate specific antigene) en tant qu’élément déterminant dans une politique préventive visant à réduire le cancer de la prostate (CP). Les premiers tests remontent à 1990 aux USA, avec un développement rapide dans ce pays, alors que son emploi courant a été plus lent au Royaume-Uni (RU). Il semblait donc intéressant d’analyser l’évolution de la mortalité et de l’incidence du CP dans ces deux pays au cours de la période 1975-2004, en fonction des méthodes d’examen et du traitement.

Deux sources incontournables ont servi de support à cette étude comparative, the Cancer Research UK (London) et the US National Cancer Institute Surveillance, Epidemiology and End Results (SEER). L’analyse a principalement porté sur les variations du pourcentage annuel de la mortalité par CP ainsi que les éléments qui pouvaient expliquer ces modifications quantitatives. Le ratio de l’incidence du CP dans ces deux pays, en fonction de l’âge, a aussi été évalué.

Aussi bien aux USA qu’au RU, dans les premières années de la décennie 90, la mortalité CP en fonction de l’âge spécifique et de l’âge ajusté ont été à peu près similaires. Mais à, partir de 1994, la mortalité aux USA en âge ajusté a diminué sensiblement de - 4,17% par an (IC 95%, -4,34 à -3,99), ce qui représente une baisse 4 fois plus importante qu’au RU (-1,44% [-1,44 à -0,84]). La mortalité globale aux USA a plus fortement décliné et fut plus soutenue chez les malades de 75 ans et plus (-5,32% [-8,23 à 2,32]), tandis que le niveau dans cette tranche d’âge a stagné au RU jusqu’en 2000. Le ratio moyen des USA au RU pour l’incidence du CP en âge ajusté entre 1975-2003, fut de 2,5, avec un pic marqué autour des années où le test PSA fut introduit aux USA. On nota aussi que le nombre de patients nécessaires en intention de traiter pour prévenir un décès par cancer prostatique fut de 33 000 dans la tranche d’âge 55-64 ans. 
Une observation qui peut ouvrir la voie à une plus forte recommandation de l’usage du PSA dans le diagnostic du CP : la baisse très sensible de la mortalité du CP aux USA par rapport au RU coïncide avec le développement de l’emploi du PSA aux USA. Parmi les hypothèses évoquées pour les différences constatées aux USA : la possibilité qu’un diagnostic très précoce sur des formes carcinologiques agressives permette un meilleur résultat, une approche thérapeutique différente entre les deux pays ou encore un biais concernant les causes réelles des décès. En d’autres termes, les auteurs reconnaissent que le rôle effectif de l‘emploi du PSA dans l’amélioration des résultats du CP fera encore l’objet de spéculations tant que des études randomisées contrôlées sur cette intervention ne seront pas publiées.

Réf. : Simon M Collin et al. Prostate-cancer mortality in the USA and UK in 1975–2004: an ecological study The Lancet Oncology.


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