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La ménopause
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La ménopause

 

La ménopause est un processus naturel qui survient progressivement vers l'âge de 50 ans.

Elle se définit comme un arrêt des menstruations (règles) durant une période d'un an, en l’absence de toute autre maladie. Cette ménopause qui ne débute pas au même âge chez toutes les femmes, est une période de transition dans la vie d’une femme qui va avoir des répercussions tant sur le plan physique qu’émotionnel.

Vers la fin de la quarantaine, l’organisme secrète de moins en moins d’hormones œstro-progestatives : c’est la période pré-ménopausique qui peut durer quelque mois à quelques années. Lorsque les ovaires ont épuisées leurs réserves d’ovules et qu’ils ne fabriquent qu’une très faible quantité d’œstrogènes, survient alors la ménopause.

Outre la disparition des règles, d’autres signes sont associés à la ménopause tels que : bouffées de chaleur, sueurs nocturnes, sécheresse vaginale avec douleurs lors des relations sexuelles , diminution de la libido ,insomnie, fatigue et lassitude , déminéralisation osseuse , changements de l'humeur, irritabilité , tendance à la dépression , anxiété et nervosité.

  •  Les bouffées de chaleur : un désagrément au quotidien

Elles sont en relation avec la diminution de la sécrétion d’œstrogènes qui interviennent dans le mécanisme de régulation de la température corporelle. Ces bouffées de chaleur qui touchent 3 femmes sur 4 peuvent persister pendant plus d’un an. Caractérisées par une sensation de chaleur intense qui envahit soudain la partie supérieure de la poitrine, le cou, puis monte au visage, les bouffées de chaleur s’accompagnent de rougeur et de transpiration. Elles durent entre 30 secondes et quelques minutes. La peau devient ainsi plus sensible à la température et à l'humidité. Ces bouffées de chaleur régressent sous l’effet d’un traitement ostrogénique. La pratique régulière d’une activité physique contribue aussi à diminuer les épisodes de bouffées de chaleur et contribue également à lutter contre la prise de poids qui existe avec la ménopause.

  •  Les problèmes de l'humeur

La ménopause représente, pour beaucoup de femmes, le début du vieillissement. Certaines d’entre-elles dépriment mais beaucoup demeurent épanouies et pleines de vitalité. Les œstrogènes agissent sur la dépression et stabilisent l’humeur.

  •  La santé sexuelle

La baisse des estrogènes entraîne une réduction de 60 % du flux sanguin au niveau de la vulve et du vagin. La peau du vagin devient plus mince, sa lubrification naturelle est diminuée ce qui peut rendre les relations sexuelles difficiles .Le vagin est plus sec, peut saigner facilement. Une activité sexuelle régulière contribue à augmenter le flot sanguin aux organes génitaux, à maintenir la lubrification et aide donc à prévenir la sécheresse vaginale ainsi que le rétrécissement du vagin.

  •  L’incontinence urinaire

La réduction du taux d'œstrogène entraîne un amincissement de la muqueuse vésicale pouvant provoquer l'écoulement involontaire de petites quantités d'urine lorsque l'on rie, éternue etc.

  •  La peau

Le vieillissement de la peau commence plus tôt dans la vie, il n’attend pas la ménopause. C’est l’effet du temps et du rayonnement solaire qui rend la peau mince, distendue, fragile et la creuse de fines rides. La diminution des hormones agit sur la partie de la peau qu’on appelle le derme en diminuant son élasticité. Par ailleurs, la peau devient plus grasse, la disparition des hormones féminines laissant le champ libre à une petite quantité d’hormones masculines présentes chez la femme.

  •  Les seins

Derrière la peau, le sein est composé de la glande mammaire, disposée comme une grappe de raisin dont la tige rejoint le mamelon, et de petits amas graisseux. A la ménopause, la glande mammaire tend à diminuer et la graisse habite quasiment tout le sein. Le tissu adipeux sous-cutané, qui maintient la peau du sein se réduit. Le revêtement cutané est encore plus mince et la disgrâce en est accentuée.

  •  L’ostéoporose.

Les œstrogènes ralentissent la perte de la masse osseuse. A la ménopause la diminution voire l’absence d’œstrogènes va accélérer la perte de la masse osseuse. Les os deviennent plus minces, plus fragiles, c’est ce qu’on appelle l’ostéoporose. Avec l’âge cette ostéoporose menace plus la femme que l'homme, en raison du remodelage osseux qui résulte de la chute d’œstrogènes.

La femme, immédiatement après sa ménopause, perd de 3 à 5 % de sa masse osseuse annuellement. Ce taux décroît avec le temps pour se stabiliser autour de 1 à 2 % par année. Les fractures de la hanche, des côtes et des vertèbres sont les plus fréquentes. Les fractures vertébrales passent parfois inaperçues, mais elles peuvent causer des douleurs dorsales et réduire la mobilité. A la longue, elles peuvent entraîner une diminution de la taille ou une courbure de la colonne vertébrale.

  •  Le système cardio-vasculaire

Les œstrogènes maintiennent les lipides à des taux plutôt bas, favorisent le bon cholestérol aux dépens du mauvais, ralentissent la formation des plaques d’athérome et dilatent les artères. A la ménopause, ces effets s’atténuent et le processus de vieillissement de la pompe cardiaque et des artères s’accélère. Par voie de conséquence, les accidents vasculaires cérébraux et les maladies coronariennes vont progressivement apparaître.

La ménopause étant un phénomène naturel, doit-on envisager un traitement ?

A chaque femme de décider entre : courber le dos et laisser faire la nature ou au contraire essayer d’améliorer sa qualité de vie en prenant un traitement.

C’est à chaque femme de décider comment elle va vivre sa ménopause, car bien que naturelle, la ménopause entraîne des symptômes qui peuvent être très incommodants. La décision revient à chaque femme qui doit connaître les risques de maladies cardio-vasculaires, d’ostéoporose, de cancer mais également les avantages et inconvénients du traitement hormonal substitutif qui met fin à la plupart des symptômes de la ménopause et améliore considérablement la qualité de vie. La cinquantaine, c'est l'âge de l'aisance, de la liberté vis à vis des enfants, de la sûreté de jugement. C'est un bel âge qu'il ne faut pas gâcher. A chacune de décider ce qu'elle en fera, une fois informée.

Si la femme choisit de se faire traiter, le médecin gynécologue se doit de choisir la stratégie thérapeutique qui convient le mieux pour chaque femme (en médecine, on dispose souvent de plusieurs produits), suivre l’évolution et le résultat sur les différents troubles qu’elle présente, adapter le traitement au fur et à mesure, mais on ne doit pas se décourager très vite et changer sans arrêt de produits.

  •  Hormonothérapie

L’hormonothérapie substitutive vise à remplacer les hormones que le corps a cessé de produire, soit l’estrogène et la progestérone. De nombreuses options sont disponibles : comprimés oraux, patch (timbre transdermique) et gel. Cette hormonothérapie sera prescrite en utilisant la plus faible dose nécessaire pour être efficace. Son utilisation est réévaluée régulièrement et il est actuellement recommandé de cesser l’hormonothérapie lorsqu’elle n’est plus nécessaire pour contrôler les symptômes. Ce traitement peut être interrompu à tout moment, pour raison médicale, ou par caprice. L’effet du traitement dure ce que dure la prise, et s’estompe lentement à l’arrêt de celle-ci. En règle générale, l’hormonothérapie sera utilisée environ cinq ans, car comme tout autre médicament, elle n’est pas sans risque. Elle entraîne une légère augmentation de l'incidence du cancer du sein chez les femmes sous hormonothérapie depuis plus de cinq ans. Cependant une alimentation déséquilibrée, le manque d'exercice et un mode de vie de type occidental présentent plus de risque de développer un cancer du sein que la prise d'hormones durant plus de 20 ans. Par ailleurs Il n'y a pas de risque supplémentaire de cancer du sein chez les utilisatrices des œstrogènes seuls.

Selon le type et la sévérité des symptômes de la ménopause, selon qu’il s’agisse de bouffées de chaleur, de sueurs nocturnes ou bien de sécheresse vaginale, le traitement doit être individualisé. Le soulagement des symptômes modérés à sévères de la ménopause affectant la qualité de vie demeure une indication approuvée de l’hormonothérapie.

Il existe cependant quelques contre-indications à l’hormonothérapie :

  1.  un saignement vaginal inexpliqué après la ménopause,
  2.  une histoire de maladies veineuses thrombœmboliques,
  3.  l’hypertension artérielle,
  4.  certaines maladies du foie,
  5.  certaines tumeurs (comme un cancer du sein, un caner de l’utérus).
  6.  un volumineux fibrome ou une adénomiose constituent plus une gêne au traitement qu’une contre-indication.

Par conséquent, une évaluation des risques et des bénéfices escomptés pour la qualité de vie de chacune s’impose. Il faut donc individualiser le traitement.

Avant de commencer cette hormonothérapie substitutive et pendant toute la durée du traitement une surveillance doit être de mise.

  1.  La femme doit voir son gynécologue deux fois par an. Celui-ci précédera à un interrogatoire qui évalue les effets du traitement et décidera s’il doit être poursuivi en l'état, interrompu ou modifié.
  2.  L'examen proprement dit va contrôler l'état des organes féminins.
  3.  Un frottis du col de l'utérus sera pratiqué tous les deux ans (C'est un examen de dépistage du cancer du col que toute femme devrait réaliser même si elle n’est pas ménopausée).
  4.  Une mammographie sera également réalisée tous les deux (dépistage du cancer du sein)
  •  Mode de vie

La pratique régulière d’activités physiques contribue à diminuer les épisodes de bouffées de chaleur de la ménopause et facilite également le contrôle du poids. Chez la plupart des femmes, la ménopause est naturellement associée à une légère prise de poids (2 à 4 kg), le métabolisme normal étant ralenti. Il est donc recommandé à toutes les femmes de faire de l’exercice régulièrement, au moins 30 minutes, tous les jours .En plus de diminuer les bouffées de chaleur et leur sévérité, l’exercice contribue à contrôler le poids, à prévenir la progression du diabète, de la haute pression artérielle et des maladies cardiovasculaires. L’exercice physique améliore par ailleurs la circulation sanguine et la résistance à l’effort et aide à conserver la solidité des os et la force musculaire. De plus, il améliore l'équilibre, la souplesse et l'agilité, contribuant à prévenir les chutes et les fractures.

Une bonne alimentation est essentielle. Elle devra être riche en calcium et en vitamine D pour prévenir l’ostéoporose ainsi que riche en gras oméga-3 pour diminuer le risque de maladies cardiovasculaires. Il faut éliminer les gras saturés. Consommer moins de gras et plus de fibres contribue à protéger contre le cancer et les maladies cardiaques.

On estime qu’entre 30 et 40% de tous les cancers pourraient être prévenus par la combinaison d’une bonne alimentation, de la pratique régulière d’activités physiques et le maintien d’un poids correct.

  •  Lutte contre l’ostéoporose

L’estrogène produit par les ovaires protège les os des femmes. Après la ménopause, l’hormonothérapie de remplacement contribue à diminuer la perte osseuse. De plus, après la ménopause, on recommande aux femmes de consommer au moins 1500 mg de calcium et 800 unités de vitamine D à chaque jour afin de protéger leur masse osseuse. Les produits laitiers sont une excellente source de calcium et sont enrichis de vitamine D. Un verre (250 ml) de lait contient presque 300 mg de calcium. Si la consommation de produits laitiers demeure insuffisante, le fromage et le yaourt peuvent compenser.

  •  La sécheresse vaginale

Une vie sexuelle active peut être très bénéfique pour les deux conjoints. L'utilisation de lubrifiants ou d'hydratants vaginaux peut répondre aux problèmes de sécheresse vaginale et de malaises durant les rapports sexuels. Enfin, une bonne hygiène vulvaire est essentielle. Le traitement de la vaginite atrophique se fait par l’application locale, dans le vagin, de préparations à base d’estrogènes.

Ainsi en l’espace de quelques dizaines d’années la position des médecins et des gynécologues a changé à plusieurs reprises vis-à-vis de la ménopause : d’abord abstention thérapeutique puis hormones pour toutes les femmes et pour toujours puis de nouveau pas d’ hormonothérapie substitutive vue le risque de cancer du sein et enfin traitement individualisé pour chaque femme après évaluation des avantages et des risques , sous surveillance régulière.


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