San Antonio : Inventaire avant fermeture
L’album du 33e San Antonio Breast Cancer Symposium se referme. Grâce à l’équipe de rédaction de "La Lettre du Cancérologue" et de "La Lettre du Sénologue" vous aurez pu, comme les 9 000 spécialistes présents, bénéficier en direct des dernières avancées dans la biologie, l’imagerie, la thérapeutique des cancers du sein. Finalement, que faut-il retenir ? Voici une proposition en 10 points.
1. Cellules circulantes : un nouveau test biologique pronostique acquiert ses lettres de noblesse.
Le test, ne nécessitant qu’une prise de sang, donne un résultat automatisé en deux heures.
La présence de cellules circulantes s’affirme comme un facteur prédictif indépendant, que ce soit en situation adjuvante (seuil à une cellule) ou métastatique (seuil à cinq cellules).
Il peut nous permettre de guider plus efficacement notre traitement dans ces deux situations.
2. Bisphosphonates : la déception de ne pas avoir observé d’impact sur la survie lorsque on les utilise en association avec la chimiothérapie au contraire de ce qui est observé avec l’hormonothérapie.
Faut-il avoir des taux bas d’estrogènes pour obtenir cette efficacité ? C’est ce que suggère l’analyse d’un sous-groupe de patientes ménopausées depuis plus de 5 ans.
3. Obésité : un facteur pronostic négatif essentiel observé chez les femmes RE+ HER2-.
L’hyperinsulinisme pourrait être le facteur promouvant la croissance de ces tumeurs. C’est bien sur une préoccupation majeure à l’heure ou presque un tiers des Américains adultes souffrent d’obésité.
4. Trithérapie : elle est plus efficace dans les tumeurs HER2+.
La combinaison lapatinib, trastuzumab, chimiothérapie permet de doubler le taux de réponse complète en situation néo-ajuvante dans l’essai ALTTO. Des chiffres voisins sont retrouvés avec la combinaison pertuzumab, trastuzumab, chimiothérapie dans l’essai NeoSPHERE.
5. Fulvestrant : en première ligne, il est deux fois plus efficace que les inhibiteurs de l’aromatase.
6. Risque vasculaire : il est augmenté par l’utilisation des inhibiteurs de l’aromatase.
Ce risque est cependant faible dans la population générale mais peut poser problème dans une population de patientes présentant déjà des facteurs de risque.
7. Estrogènes : un THS par un estrogène seul permet de pallier efficacement les symptômes de la ménopause.
Plus surprenant, il réduit le risque de cancer du sein. J. Ragaz et al. reconnaissent toutefois qu’il faut définir les candidates idéales à ce traitement.
8. Femmes enceintes : 2 à 3 % des patientes atteintes de cancer du sein sont enceintes.
Elles nécessitent une prise en charge multidisciplinaires. En effet, quel que soit leur traitement, un taux plus élevé de malformations est observé et le poids des enfants exposés in utéro à la chimiothérapie tend à être plus élevé.
9. Mammographies : seule une femme sur deux effectue la mammographie recommandée tous les deux ans aux États-Unis.
10. Argent.
Les patientes de plus de 65 ans qui doivent payer plus de 30 dollars de leur poche pour une hormonothérapie arrêtent plus fréquemment leur traitement prématurément.