Une activité physique après un accident cardiovasculaire
L'évolution des connaissances en physiologie cardiovasculaire et en médecine du sport, aidée par la volonté de nombreux patients ne pouvant se résoudre à l'inactivité forcée ont montré qu'il n'en était rien et que de plus l'activité physique agissait favorablement sur le devenir de la maladie; à condition bien sur d'effectuer des activités programmées et personnalisées après bilan spécialisé.
Il existe différents types d’accidents cardiaques, et selon leurs conséquences il sera recommandé de pratiquer, une fois l’état de santé du patient stabilisé, un sport adapté, un sport de loisirs ou éventuellement un sport de compétition. Toute reprise d’une activité physique après un accident cardiaque nécessite l’avis du cardiologue qui va réaliser un bilan comprenant un électrocardiogramme et un test d’effort. Ce dernier est primordial pour vérifier que le cœur supporte l’exercice mais surtout pour voir la capacité physique de la personne.
Le sport, un remède magique
«L’activité physique permet de diminuer tous les facteurs de risques de récurrence d’un accident cardiovasculaire: la pression artérielle, le taux de cholestérol, le diabète, le tabac, l’alcool et l’obésité», Le sport n’est pas un remède magique, mais presque! «Sans parler d’un entraînement sportif intensif, la reprise d’une activité physique permet une diminution de 30% du risque de faire un deuxième accident cardiovasculaire».
Maladies cardiaques, maladies vasculaires, et l'activité physique...
Les maladies pouvant bénéficier de ces programmes se décomposent en deux groupes: les maladies cardiaques et les maladies vasculaires; les deux pouvant être associées.
La cardiopathie ischémique, l'insuffisance cardiaque et la greffe cardiaque pour l'essentiel des maladies cardiaques; l'hypertension artérielle et l'artérite des membres inférieurs pour l'essentiel des maladies vasculaires.
LA CARDIOPATHIE ISCHÉMIQUE
Sous ce terme sont regroupées toutes les formes d'une maladie atteignant les artères coronaires. Il peut s'agir d'une atteinte modérée avec rétrécissement peu serré d'une des artères coronaires aux séquelles d'un infarctus du myocarde ( consécutif à l'occlusion d'une artère coronaire ).
Cette maladie est bien connu du public sous le nom d'angine de poitrine". Le but de la pratique d'activités physiques régulières va être d'une part de diminuer le travail du coeur afin de l'économiser et d'autre part d'améliorer la qualité de la vascularisation du muscle cardiaque ( myocarde ) afin d'éviter de le faire souffrir.
Diminution du travail cardiaque :
Grâce à l'entraînement physique, la fréquence cardiaque tant de repos que d'effort va s'abaisser. En d'autres termes, le temps séparant deux contractions cardiaque s'allonge, laissant plus de temps au remplissage des artères coronaires , assurant une meilleure irrigation du myocarde.
Progressivement, au fil des séances, on observe une baisse de la concentration dans le sang des catécholamines ( adrénaline et noradrénaline ), hormones qui augmentent le travail du myocarde en intensifiant la force et la vitesse de sa contraction. La baisse des catécholamines sanguines va également permettre une meilleure ouverture des artères périphériques ( artères destinées à l'ensemble de l'organisme ) entraînant une baisse de la tension artérielle et donc une moindre résistance à la sortie du sang au départ du coeur; ceci diminuant également le travail du myocarde.
Sur le plan métabolique, au niveau du myocarde lui-même, on observe une meilleure utilisation de l'oxygène signant le développement de capacités aérobies accrues. Ceci est important compte tenu du meilleur rendement énergétique du métabolisme aérobie par rapport au métabolisme anaérobie.
L'ensemble de ces adaptations fait que pour une même sollicitation de l'organisme, il y a baisse du travail cardiaque.
Amélioration de la vascularisation myocardique :
L'entraînement physique régulier facilite la circulation harmonieuse du sang dans les branches des artères coronaires et au sein des fibres myocardiques par plusieurs mécanismes complémentaires. D'une part en évitant l'oblitération progressive des vaisseaux par des plaques d'athérome constituées essentiellement de cholestérol ( il peu même y avoir régression partielle de certaines plaques ) et d'autre part en favorisant l'ouverture des micro vaisseaux au sein de la masse musculaire elle-même.
De plus le sang est fluidifié, diminuant le risque de la formation de caillot dans la lumière des artères coronaires.
Les activités d'endurance sont dans un premiers temps les plus adaptées. Après ce reconditionnement initial, des activités de type fractionné, incluant des phases en résistance douce seront réalisables.
L'INSUFFISANCE CARDIAQUE
Cette maladie se traduit par une baisse de la capacité du coeur à envoyer du sang dans l'ensemble de l'organisme. Elle a plusieurs origines: cardiomyopathies primitives ou secondaires par atteinte directe du myocarde; cardiopathie ischémique secondaire a une maladie coronarienne sévère;
cardiopathie liée à une hypertension artérielle chronique évoluant depuis plusieurs décennies; atteintes des valves cardiaques; ceci pour l'essentiel.
Pour tenter de s'adapter à cette situation d'insuffisance cardiaque, l'organisme au fil du temps va diminuer la perfusion des muscles périphériques et ceux-ci vont progressivement perdre du volume et, faute d'apport suffisant en oxygène, vont réorienter leur métabolisme vers le métabolisme anaérobie dont le rendement énergétique est beaucoup plus faible. Tout ceci va se traduire par une baisse des capacités fonctionnelles du sujet pouvant aller jusqu'à la perte de l'autonomie pour les gestes de la vie courante.
Le but de l'activité physique va être de rompre ce cercle vicieux.
L’activité physique chez le cardiaque : comment ça marche ?
L’activité physique protège le coeur en
• améliorant la performance des muscles périphériques le même effort est moins difficile après entraînement, on peut en faire plus, plus longtemps
• diminuant la fréquence cardiaque, le coeur « consomme » moins pour un même effort
• améliorant la circulation coronaire, le muscle cardiaque est mieux alimenté à l’effort
• faisant baisser la PA le travail du coeur en est facilité
• aidant au contrôle des facteurs de risque, la maladie ne s’aggrave pas
• luttant contre la dépression réduit les rechutes