Automatiser la détection précoce du cancer de la vessie
Grâce à des algorithmes d'analyse d'images et d'apprentissage statistique, la start-up VitaDX, née des travaux en imagerie de fluorescence de l'Institut des sciences moléculaires d'Orsay1, va automatiser la détection précoce du cancer de la vessie.
Le cancer de la vessie est le cinquième cancer le plus fréquent en France, mais les méthodes utilisées pour sa détection précoce demeurent peu efficaces. VitaDX veut répondre à cet enjeu de santé publique en faisant entrer l'analyse cytologique – l'observation des cellules présentes dans l'urine afin de détecter les cellules tumorales - dans l'ère du numérique et de l'intelligence artificielle. La start-up, créée en 2015 à partir de travaux sur l'imagerie de fluorescence menés à l'Institut des sciences moléculaires d'Orsay (1), va automatiser le diagnostic précoce du cancer de la vessie grâce à des algorithmes d'analyse d'images et d'apprentissage statistique. Elle valorise ainsi la nouvelle méthode d'imagerie biologique mise au point au laboratoire, qui détecte de manière plus efficace les cellules tumorales. Un brevet a été déposé en 2009 (2) et VitaDX en détient une licence d'exploitation exclusive.
VitaDX, l'Onera et la SATT Paris-Saclay ont signé en avril 2017 un contrat de transfert pour mettre au point une version commercialisable du nouvel instrument. L'Onera développe une suite d'algorithmes d'interprétation d'images fondés sur l'apprentissage statistique: l'ordinateur apprend à réaliser des diagnostics en accumulant des images d'échantillons d'urine sur lesquels un diagnostic a préalablement été effectué par un médecin. A la fin de cet apprentissage, les performances de l'instrument seront testées sur des séries d'échantillons.
Début juin 2017, VitaDX a levé 1,6 million d'euros auprès des fonds d'investissement GO CAPITAL Amorçage II et AURIGA IV Bioseeds et de deux investisseurs privés. Le but est de poursuivre le développement du logiciel de traitement d'image VisioCyt®. Une première version commerciale est annoncée pour le début de 2020. Elle sera proposée à des grands laboratoires d'analyses médicales. L'entreprise, qui compte aujourd'hui 14 personnes, commence aussi à prospecter en Europe, en s'appuyant sur les laboratoires déjà implantés internationalement et en élargissant ses contacts. Elle envisage par ailleurs d'autres applications potentielles, pour la détection de cancers du poumon, de l'estomac ou de la thyroide.