Les craquements articulaires
Les craquements articulaires sont des phénomènes fréquents et bénins. Ils peuvent survenir spontanément lors d’un mouvement et concerner toutes les articulations : vertèbres, phalanges, genou, hanche, etc. Ces craquements ne sont pas préoccupants et, contrairement à certaines croyances, ils n’entrainent pas de dommages aux articulations, même lorsqu’ils sont volontaires (certaines personnes font par exemple craquer leurs doigts plusieurs fois par jour). En revanche, si les craquements s’accompagnent de douleurs, ils peuvent être le signe d’un problème articulaire et doivent amener à consulter.
Pourquoi les doigts craquent-ils ?
Ce phénomène avait été évoqué dans les années 20 : Donald Unger, un jeune américain, avait la manie de faire craquer ses doigts. Sa mère ne cessait de lui répéter : « arrête Donald, tu vas avoir de l’arthrite ! » Devenu médecin, il a voulu vérifier les dires de sa mère en menant une étude scientifique.
Il n'a fait craquer que les phalanges de sa main gauche pendant 60 ans ! Pour être précis, les articulations de sa main gauche ont donc craqué au moins 36 500 fois, pendant que celles de la droite n'ont craqué que rarement et de manière spontanée. Résultat : pas plus d'arthrose dans sa main gauche que dans sa main droite. Ses deux mains étaient identiques et l’hypothèse de lésions du cartilage est abandonnée.
Depuis, d’autres travaux ont été menés sur ce sujet et globalement, il n'y a pas plus d’arthrose chez les craqueurs que chez les autres. En somme, faire craquer ses doigts n'est pas dangereux pour l’articulation tant que cela reste raisonnable.
Une seule bulle est suffisante pour produire le bruit
Ce n’est pas la première fois que des scientifiques cherchent à comprendre d’où provient le bruit que font les articulations quand on les fait craquer. Une hypothèse similaire à celle de Vineeth Chandran Suja et le Dr Abdul Barakat avait même été formulée au début des années 70 avant d’être mise en doute par plusieurs études. La nouveauté, ici, est que la formule mathématique montre « que l’éclatement d’une seule de ces bulles est suffisant pour produire le bruit », explique à l’AFP le Dr Abdul Bakarat. Les travaux des deux chercheurs remettent aussi en cause la conclusion d’une étude de 2015, qui avançait que le craquement venait de la formation de bulles plutôt que de leur éclatement. La formule mathématique qu’ils ont développée affirme au contraire que c’est bien l’éclatement des bulles microscopiques qui produit le son. Mystère résolu.