Les oreillons
Les oreillons sont une affection virale aiguë, contagieuse et systémique, entraînant habituellement une tuméfaction douloureuse des glandes salivaires, le plus souvent des parotides. Les complications peuvent comprendre une orchite, une méningo-encéphalite et une pancréatite. Le virus responsable est un paramyxovirus. Il se loge préférentiellement dans certaines glandes : les parotides ou glandes salivaires, le pancréas, les gonades (testicules ou ovaires), les glandes mammaires ou seins. Il se loge aussi dans le système nerveux. L’homme est le seul réservoir du virus : les animaux ne sont pas touchés par la maladie. C'est donc comme la variole, une maladie que l'on pourrait totalement éradiquer. La transmission se fait par la salive. Le risque de contagion est maximum d'une semaine avant à une semaine après l’apparition des premiers symptômes.
L’infection va se présenter sous forme de fièvre (environ 38ºC) et par un gonflement important et douloureux des glandes salivaires situées en dessous des oreilles que l’on appelle les glandes parotides. La personne touchée pourra également ressentir des maux de tête, des douleurs d’oreilles pendant plusieurs jours, aura la gorge rouge et, dans certains cas, des douleurs de mastication. Son visage prendra la forme d’une poire (gonflement situé juste sous les oreilles, à différencier des ganglions localisés au niveau du cou) et reviendra à la normale au bout d’une dizaine de jours. Le malade sera contagieux une semaine avant et une semaine après l’apparition des symptômes. L’évolution est le plus souvent bénigne, et la maladie régressera spontanément en une dizaine de jours. Notez par ailleurs que dans 30 à 40 % des cas, aucun symptôme n’apparaîtra et l’infection passera alors inaperçue. En revanche, dans certains cas, il peut y avoir des complications qui peuvent alors s’avérer graves comme une méningite, une surdité transitoire ou définitive ou encore une inflammation des testicules pouvant entraîner une stérilité.
Symptomes cliniques
Il existe souvent un contexte épidémique. La période d’incubation, entre la contamination et les premiers symptômes, dure environ 3 semaines. Puis la maladie débute de façon visible par une fièvre modérée, des douleurs de la région parotidienne "mal à une oreille", des courbatures et une sensation de malaise général. Le lendemain, on constate un gonflement sous l'oreille douloureuse, à l'angle de la mandibule, donnant au visage un aspect ''de joue de hamster''. Il s'agit d'une parotidite : c'est à dire de l'inflammation d'une glande salivaire : la parotide.
La maladie gagne en général l'autre côté, donnant au visage un aspect de bajoues, de tête de hamster. Cette parotidite bilatérale est douloureuse, aggravée par les mouvements de diction, de mastication et de déglutition, maximum vers le troisième jour pour ensuite diminuer progressivement. L'examen de la cavité buccale montre une rougeur de l’orifice du canal de Sténon (canal par lequel la glande parotide sécrète la salive, à la face interne des joues). L’évolution est dans la grande majorité favorable. En l'absence de complications, la guérison se fait en 2 semaines. A noter que dans près d’un tiers des cas, le patient ne présente pas de symptôme : la maladie est dite asymptomatique.
Autres localisations et complications.
Les atteintes des autres glandes sont inconstantes, elles peuvent survenir avant, pendant ou après l’atteinte parotidienne. L’orchite (inflammation testiculaire) est l'atteinte la plus fréquente. Elle s’observe après la puberté. Elle doit être suspectée devant des douleurs dans les bourses. Cette orchite peut être unilatérale, plus rarement bilatérale. Le risque principal de l'atteinte des testicules est une stérilité définitive.
L'atteinte des ovaires ou ovarite est moins souvent décrite. Les douleurs sont abdominales basses. Le risque de stérilité existe également. Une pancréatite : vomissements, diarrhées, douleurs abdominales aigues doivent la faire évoquer. Elle est en principe spontanément résolutive, mais exige une surveillance médicale particulière.
Les localisations neurologiques (cerveau) se manifestent le plus souvent sous la forme d’une atteinte de ses enveloppes : les méninges. On parle de méningite ourlienne. Cette méningite est systématique mais pas grave en générale. Exceptionnellement une encéphalite est possible (atteinte du cerveau lui-même). Il y a alors risque d'arriération mentale, d’atteinte des nerfs crâniens (surdité définitive).