Près de la moitié des cancers du pénis seraient liés à un papillomavirus, principalement HPV-16
LONDRES (APM) - Près de la moitié des cancers du pénis seraient liés à l'infection par un papillomavirus (HPV), le sous-type le plus fréquemment associé à ce cancer étant HPV-16, suivi par HPV-18, selon une étude espagnole qui suggère l'intérêt potentiel du vaccin contre ce virus.
Le cancer du pénis représente moins de 1% des cancers masculins dans les pays d'Europe et d'Amérique du Nord mais son incidence est plus élevée dans d'autres régions du monde comme l'Amérique du Sud, l'Afrique et l'Asie où il peut représenter jusqu'à 10% des cancers masculins, rappellent C. Miralles-Guri de l'institut catalan d'oncologie à Barcelone et ses collègues.
L'étiologie semble multifactorielle. Différents facteurs de risque ont été identifiés, comme l'absence de circoncision, une mauvaise hygiène, de multiples partenaires sexuels, des antécédents de verrues génitales... L'infection par HPV a également été évoquée. Les chercheurs ont fait une revue de la littérature scientifique sur ce sujet pour préciser le rôle de ce virus et de ses différents sous-types.
Ils ont regroupé 31 études de différents pays sur 1.466 cancers du pénis.
De cette analyse, il ressort que HPV était présent chez 47% des patients, soit près de la moitié.Le sous-type HPV-16 était le principal sous-type rencontré, représentant 60,2% des cas HPV+ (et donc 28,3% de tous les cas). Venait ensuite HPV-18 (13,3% des cas HPV+) et HPV-6/11 (8,1%).
Les auteurs confirment le fait que tous les types de cancer du pénis ne sont pas associés de la même façon à HPV. Le virus est présent dans 76% des cancers basaloïdes mais seulement 24,5% des cancers verruqueux, et dans environ la moitié des autres types de cancer, y compris certains types comme les kératinisants qui étaient supposés auparavant peu liés à HPV.
Les chercheurs rappellent que les deux sous-types de HPV les plus présents, 16 et 18, sont ceux inclus dans les vaccins anti-HPV développés dans le but de prévenir le cancer du col de l'utérus. "L'efficacité des vaccins anti-HPV est toujours en évaluation, mais les données actuelles suggèrent sa sécurité et son immunogénicité. Bien que le cancer du pénis soit une maladie rare, environ 7.000 cas pourraient être évités chaque année avec l'éradication d'HPV-16 et 18", notent-ils.
Les premières données obtenues chez l'homme avec un vaccin anti-HPV montraient l'intérêt de Gardasil* (Sanofi Pasteur-MSD) pour protéger les hommes contre des verrues génitales (cf dépêche APM SLLKD002).
(Journal of Clinical Pathology, édition en ligne du 25 août)